La bourse et .... la Guerre !

Il y a lieu de distinguer 2 situations totalement différentes : les guerres qui ne sous entendent pas la survie de la nation comme par exemple la guerre du Vietnam, et les guerres qui sous entendent la possibilité de destruction de la nation, comme la guerre de 40 .
Ces deux types de guerres ont des effets fort différents sur le marché boursier  .

Guerre Type « Vietnam » .

Dans ce type de guerre, le point le plus important est « la facture » .
Une facture astronomique qu’il faudra bien éponger d’une façon ou d’une autre .
La méthode la plus souvent employée est l’inflation, parce qu’elle est « invisible » tandis que le recours à un emprunt de guerre serait très très mal vécu puisque déjà la guerre en elle-même divise la nation .

  • Il n’y a pas de destruction interne dans le pays .
  • Les industries de l’armement tournent à plein et les autres ne s’en portent pas plus mal : il n’y a jamais de « capture » de matières premières ou de moyens de production par l’industrie de guerre .

Au final pour les guerres type "Vietnam" : inflation pour les citoyens et un « plus » pour l’économie .

Quand la guerre finira, l’économie reprendra son petit bonhomme de chemin;

Les industries militaires iront moins bien et reviendront en gros à la situation « ante » .
Les entreprises civiles continueront comme par le passé ... 

 

Guerre type « 40 » .

Là…. C’est sensiblement différent ….Le pays risque son existence et va tout mettre dans la balance …

  • Il y aura des destructions immenses en infrastructure en particulier .
  • Il y aura une industrie de guerre qui va tourner à plein régime mais en empiétant sur l’industrie civile :
    • Il y aura tout de suite définition de matériaux « stratégiques » : par exemple le cuivre et l’étain deviendront des matériaux stratégiques et seront donc rationnés ,ce qui va gêner considérablement l’industrie civile .
    • Il y aura aussi un transfert de main d’œuvre par réquisition au profit de l’industrie militaire ,et donc une carence en main d’œuvre dans l’industrie civile, mais qui ira de pair avec une carence en matières premières pour l’usinage .
  • L’argent (quand ça va relativement bien et que le reste du monde a encore confiance aux billets), et l’or (quand ça va relativement mal, et que plus personne ne fait confiance aux billets) sortira du pays à flot pour acheter tout ce qui peut aider à l’effort de guerre et en particulier de la nourriture puisque les agriculteurs seront des « appelés » eux aussi ….
  • Il y a un phénomène souvent négligé mais qui est important aussi : les entreprises civiles ne peuvent plus tourner (plus d’ouvriers, plus de matières premières, plus de clients…).
    Elles ne peuvent plus tourner mais elles ont toujours leur trésorerie…. 
    Et cet argent, ils vont le placer là où justement les prix s’effondrent à la fois par le risque encouru et par la diminution de ressources des acquéreurs potentiels : les immeubles et les terrains ....q
    uasi sans valeurs pendant la guerre, mais valeur immense après la guerre .

Quand la guerre finira (et pour autant qu’on soit vainqueur bien sûr…) la situation sera la suivante :

  • Les ¾ du pays dévastés .
  • Des milliers de morts et de mutilés (autant de travailleurs en moins et en plus "à charge").
  • Une industrie militaire hypertrophiée mais qui ne sert plus à rien .
  • Une industrie civile anéantie par les destructions et le sous fonctionnement pendant les années de guerre .

L’après guerre se passera « par étapes » ….

  • D’abord reconstruire les moyens minimum d’existence : hôpitaux, logements, entrepôts ….
    Ce qui va mobiliser tout l’argent national ,voire en attirer de l’étranger (pour investir)
  • Ensuite reconstruire les moyens de production ,et éventuellement en changer radicalement : tout étant « à plat » ,rien n’interdit plus  de recommencer une voie totalement différente à partir de rien ici aussi de toutes façons .
    Ces investissement dans de nouvelles usines forcément ultramodernes vont s’avérer extrêmement « payants » en terme de gains boursiers .

Ces dépenses immenses, vont générer une inflation immense, voire même et « en plus » une dévaluation .
Les obligations (à taux fixe inférieur à l’inflation ) vont s’écrouler en bourse et lors du terme seront bien évidement rachetées à leurs valeurs nominales, mais celle-ci ne vaudra plus rien en valeur marchande …

Les actions, c’est différent l’industrie de guerre a déjà gagné des fortunes, l’industrie civile s’apprête à en gagner …. 

L'après occupation :


Si le pays a été en plus en tout ou en partie occupé, un autre problème se pose : l’argent emporté par l’ennemi tout d’abord, et l’argent encaissé par les collabos ensuite .

La première chose à faire, est de démonétiser l’ensemble des billets  de telle façon que l’ennemi ne sache plus les écouler .
Pour permettre aux habitants de manger, on admettra cependant que les anciennes petites coupures aient encore « cours valable » pendant quelques mois.
Dans un deuxième temps, il faudra procéder au « change » des « gros billets » . Et ce change ne pourra avoir lieu qu’après passage devant une commission de régularisation ; cad que l’on va vérifier vos impôts « avant » et voir si c’est compatible avec la masse d’argent que vous désirez « convertir » .
C’est bien entendu la porte ouverte à tous les trafics, mais il n’y a pas moyen de faire autrement ….

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