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Le salaire minimum .


Généralités

Quel que soit l’angle suivant lequel on se place, la question du salaire minimum est un
problème extrêmement complexe et lourd de conséquences, à la fois pour l’individu qui en
bénéficie et pour le pays qui le définit .

Par effets indirects, le salaire minimum retentit en effet (comme nous allons le voir) sur la grille
de l’ensemble des salaires, sur le niveau de chômage et d’industrialisation du pays, ainsi que sur le
niveau de l’aide sociale accordée aux plus défavorisés (chômeurs, veuves, handicapés...).

Le salaire de base peut se concevoir de trois façons différentes ;

. soit un salaire qui sera effectivement perçu par une importante masse de salariés .
. soit un salaire “fictif” qui servira d’étalon à la grille des salaires et à l’aide sociale .
. soit enfin un savant mélange des deux propositions précédentes ....


Le salaire minimal et le travail.

Avant toutes choses, un salaire de base est un salaire, donc il présuppose un travail .
Pour ne pas dévaloriser la notion même de travail, le salaire minimum doit par définition être
supérieur au revenu que la même personne serait susceptible d’obtenir d’une aide sociale quelconque .


Le salaire... ça sert en premier lieu à manger ...

Un nombre très important de travailleurs bénéficie de ce salaire, et il est extrêmement compliqué
de le définir avec “équité”, que l’on se place sur un plan politique, économique ou social .

En fin de compte il ne faut jamais oublier que le résultat ainsi défini ne sera pas un chiffre
quelconque noyé parmi tant d’autres, mais bien l'argent avec lequel un travailleur devra assurer
une vie décente à sa famille .

 

Comment définir le salaire de base ?

Le plus petit salaire minimum envisageable est celui permettant au travailleur et à lui seul
(à 
l’exclusion donc du reste de sa famille ) de survivre (se loger, s’habiller, manger) .

Juste au-dessus il y a le salaire permettant de le faire survivre lui et sa famille .
Le problème est déjà beaucoup plus complexe car une première variable entre en jeu ;le nombre
de personnes devant vivre d’un seul salaire minimum .....

Encore au-dessus, il y a le salaire minimum décent, cad le salaire minimal permettant de faire vivre
sa famille de façon “décente” ( cad sans manifester une pauvreté “anormale” par rapport au
milieu environnant....) .

Comme nous le voyons, il y a déjà plusieurs façons d’envisager la question....

La question devient plus ardue encore lorsque l’on envisage le salaire minimum à l’échelon
“géographique” : cad non pas à l’échelon local, mais bien à l’échelon national
car dans ces conditions un même salaire minimal pour tous ne donne pas à tous un pouvoir
d’achat équivalent ;tout dépendra des circonstances particulières locales :

. coût local du logement (centre ville - campagnes ....).

. nécessité ou non d’utiliser un moyen de transport en commun pour se rendre au

travail (régions économiquement “enclavées” ...).

La question devient plus complexe encore lorsque l’on envisage le volet “social” :

. les ménages avec un salaire minimal “unique”.
. les ménages sans enfants ou avec charge de famille .
. le travailleur bénéficiant d’une fraction du salaire minimal (prcq il travaille à temps partiel p.ex.) .
. le travailleur travaillant mensuellement à horaire fort variable , (même si il travaille “à temps plein” en comptant une année entière ) .

De plus ,lorsque l’on aborde la question du “minimum”, par définition il n’y a aucun “surplus”, donc aucune “marge de manœuvre”;
et des questions au premier abord marginales ou 
anecdotiques peuvent en fait cacher de profonds drames :

  • Le loyer de février est équivalent à celui des autres mois,mais en février il y a 3 jours ouvrables de moins, soit 10 % de revenu en moins....
  • Un pneu inopinément "crevé" ,c'est se rendre au travail qui devient compromis ...

 

Comment va évoluer ce salaire de base dans le temps ?

Nous avons vu qu’il est virtuellement impossible de définir un salaire de base “décent” et équivalent pour tous .
Il est encore plus difficile de faire suivre à ce salaire le coût réel de la vie .

La simple liaison de ce salaire à l’index est une absurdité et une malhonnêteté ;le coût réel de la 
vie “de base”
est essentiellement régie par le coût du logement, lequel augmente plus vite que 
l’index .

Dès lors si on se borne à lier le salaire minimum à l’index, il y aura une érosion lente du pouvoir d’achat de cette tranche de la population .
Qu’importe en effet à cette tranche de la population que le prix des autos, des cinémas, des sports varient, ils n’en souffrent pas parce qu’ils n’en bénéficient pas .
Par contre une augmentation même minime du prix des loyers va frapper ces budgets déjà tendusde plein fouet .

En conséquence de quoi, dire que l’on améliore la qualité de vie des bénéficiaires du salaire minimum garanti en les augmentant légèrement
au delà de l’index est une véritable 
escroquerie, surtout si l’on prend en considération le fait que l’index ne “suit” pas le coût de la vie mais le “rattrape” tous les 6 mois,6 mois durant lesquels il aura fallu se loger, manger, etc....

 

Alternatives possibles à la notion de “salaire de base” et "national" .

Nous avons vu que la notion de “salaire de base” génère de nombreux problèmes :

  • inégalités régionales (coût de la vie différent de région à région ) .
  • inégalités face au travail fourni (quel que soit la complexité ou la pénibilité du travail fourni, le salaire est le même....) .

A la notion de “salaire de base équivalent pour tous “ il serait sans doute plus logique surtout pour les grands pays
où les situations locales peuvent énormément diverger de substituer la notion 
de “salaire de base régional pour le groupe professionnel considéré” .

 

Conséquences inattendues de l’instauration d’un salaire de base .

Si un salarié reste dans une entreprise, c’est parce que la situation générale de son emploi lui convient,
et en particulier parce que son salaire lui semble équitable en fonction du travail fourni .

A partir du moment où un pays définit un salaire “minimal”, il est évident que les postes de travail les moins qualifiés
(donc les plus durs comme p.ex le bâtiment) auront du mal à trouver des 
travailleurs ,
puisque le travailleur est sûr de trouver un travail moins fatiguant et tout aussi payé n'importe où ailleurs .

 

Conséquences prévisibles du montant du salaire de base

Plus le salaire de base sera grand et plus :

a) l’immigration sera forte .
b) les employeurs qui engagent beaucoup de main d’œuvre non qualifiée auront intérêt à s’équiper de machines pour se passer de travailleurs .
c) les citoyens de ce pays auront envie de quitter leur statut précédent (sans emploi, malade, handicapé...).

Chacun de ces phénomènes tend donc à accroître le chômage ....

 

Le salaire minimal versus le revenu minimal .

Le “salaire minimal” présuppose un travail, donc pour ne pas dévaloriser ce travail,
il doit 
entraîner une rétribution supérieure à celle du “revenu minimal” que l’on peut obtenir « sans travail » .

Le “saut” de rentrées financières doit être important en effet d’une part le travail suppose des frais (transports, habillement ...),
et d’autre part les bénéficiaires d’un “salaire” , 
fut-il “de base” ,se voient exclus du bénéfice d’aides diverses (logement, transport,...) .

Si le “saut” de revenu n’était pas important, il serait parfaitement possible que en cumulant les différentes aides possibles
un bénéficiaire du “revenu de base” touche plus qu’un travailleur 
percevant un “salaire de base”.

Enfin,le salaire de base étant "minimal",il devient difficile de trouver une indemnité "encore inférieure" tout en permettant la survie ...
Ou alors il faut d'autres aides supplémentaires (pour le logement principalement)